Avec ses eaux cristallines, la Roanne n’est pas seulement un paradis pour les baigneurs d’été. Durant les mois plus pluvieux, son débit peut augmenter rapidement, offrant deux parcours navigables sur près de 21 km qui permettent de découvrir une vallée plus raide et plus sauvage que sa grande sœur, la Drôme.
La section inférieure, décrite ici, est plus courte et plus sportive. Elle commence juste après l’infran du pont de Saint-Benoît et se termine à la Drôme, que l’on peut ensuite enchaîner si l’on souhaite prolonger la sortie.
Les points forts sont les premiers rapides — appelés ici les lignes droites —, de sections rectiligne mais qui demandent des lignes sinueuses sous les falaises pour contourner les blocs, un pur bonheur pour les pagayeurs expérimentés (classe III). Il faut aussi mentionner les couleurs de l’eau et de la forêt : en automne, elles sont absolument sublimes, mêlant des tons jaunes, orangés et rouges qui contrastent avec le bleu de la rivière ; au printemps, c’est une forêt d’un vert éclatant qui accompagne la descente.
Les + : Un pur bonheur à naviguer, dans un cadre magnifique. Les couleurs d’automne peuvent être vraiment splendides. Le rapide le plus difficile peut être contourné facilement par un portage.
Les – : Rivière au caractère pluvial, il faut souvent s’y rendre pendant les périodes froides, lorsque le débit augmente. Aucun transport en commun ni chemin parallèle : il faut donc prévoir une navette ou tenter le stop
Sur terre
La vallée de la Roanne est sauvage et encaissé, il n’ y a pas beaucoup de choix de transport.
Il n’existe pas de ligne régulière dans la vallée. Une ligne de transport à la demande permettrait, selon la période, de descendre la vallée, mais il n’est pas certain qu’elle fonctionne dans l’autre sens. Mieux vaut donc prévoir sa propre navette et partir du principe qu’il n’y a pas de transport en commun.
La vallée est très encaissée et aucun chemin ne longe la rivière sur toute sa longueur. Il est toutefois possible de remonter par la route, qui suit le cours d’eau depuis les hauteurs. Le stop fonctionne généralement très bien dans la vallée : une bonne option si vous n’avez pas de véhicule.
Voici la carte avec quelques uns des élements plus importants
Sur l'eau
Embarquement sous l’infran
L’embarquement de la section inférieure se situe en aval du passage dit infranchissable, qui se termine au niveau du pont de la D135, là où la route passe de la rive gauche à la rive droite. Vous pouvez observer depuis la route le chaos de blocs — siphonnant et mal pavé — qui, malgré son nom, a déjà été navigué par des pagayeurs locaux lors de fortes crues. Nous le déconseillons très fortement.
Les rapides principaux se trouvent entre Saint-Benoît-en-Diois et ce pont. N’hésitez pas à les repérer en remontant depuis la route, qui surplombe cette portion et offre plusieurs points de vue pour les inspecter.
Si vous le souhaitez, vous pouvez embarquer à la fin de l’infran, juste en amont ou en dessous du pont. Cependant, nous conseillons plutôt de descendre par le petit sentier qui part en rive droite. Traversez le parking : une chaîne et un panneau d’interdiction de camping marquent le début du chemin. Descendez sur une centaine de mètres jusqu’à un champ, où un sentier sur la gauche vous permettra de rejoindre la rive. Cette mise à l’eau offre un départ plus doux dans la première ligne droite.
⚠️ Attention au gonflage : plusieurs faux acacias se trouvent dans le champ, leurs épines peuvent facilement percer un packraft !
Les lignes droites
Les premiers rapides s’enchaînent selon le schéma suivant : une première ligne droite qui slalome entre les rochers et se termine par un virage à droite, suivie d’une section plus calme qui finit par un virage à gauche. Vient ensuite une nouvelle belle ligne parsemée de blocs, se concluant à nouveau par un virage à droite.
Au moment de l’embarquement, le courant est déjà soutenu : prenez le temps de vous repérer et de laisser à chaque membre du groupe la possibilité de partir et de s’arrêter dans les nombreux contres, aussi bien en rive gauche qu’en rive droite.
Une fois tout le monde prêt, c’est parti ! Plusieurs lignes sont possibles : on peut jouer autour des gros blocs gris qui émergent du lit de la rivière. La navigation se fait à vue, mais selon le niveau d’eau, la vitesse du courant variera. La section se termine dans un premier contre, juste sous la falaise. Le rapide suivant, formant une grille dans un virage à droite, peut-être un peu plus délicat à lire par basses eaux : certains blocs affleurants peuvent surprendre ou accrocher. La suite est plutôt calme mais attention car il reste un peu de courant en cas de chute.
On entre ensuite dans une zone plus large et moins rapide, idéale pour profiter du paysage et des parois encaissées qui s’élèvent autour de vous. Quelques blocs rythment la descente, puis la rivière tourne légèrement à gauche, où le lit se divise en deux bras. Choisissez de préférence le bras gauche, plus étroit et plus rapide — attention toutefois aux arbres ou branches en travers qui peuvent déstabiliser. Cette passe débouche sur le début de la deuxième ligne droite, jalonnée de gros blocs qu’il faut contourner : un véritable parcours de slalom, offrant plusieurs trajectoires selon la puissance des veines d’eau.
On arrive ensuite dans un grand contre, juste sous la falaise et la route. À partir de là, la configuration se répète : un virage à droite suivi d’une nouvelle grille pouvant être un peu piégeuse. La zone de récupération y est plus courte, donc n’hésitez pas à définir un ordre de passage avec vos coéquipiers pour pouvoir vous entraider en cas de dessalage.
Le Dévaloir et Saint Benoit
Après la grille, on arrive rapidement au rapide le plus difficile, appelé le Dévaloir (IV-). C’est une glissière mal pavée en rive gauche, avec un caillou permettant de choisir entre deux entrées. Nous le considérons comme de classe IV car compte tenu de la configuration, on ne voit pas bien la fin malgré le fait qu’il soit très court : n’hésitez pas à le repérer depuis la rive droite avant de vous engager.
Il est très facile de sortir de l’eau à cet endroit : la rivière s’infiltre entre les cailloux, vous permettant de vous échouer à droite de l’entrée, d’observer la ligne, puis de rembarquer ou de porter selon votre envie. La ligne de gauche est plus étroite, mais plus directe si l’on prend le bon angle ; la ligne de droite nécessite de gérer le courant qui arrive latéralement et peut déstabiliser. Ce rapide est plus facile par hautes eaux, lorsque le lit est lissé ; par basses eaux, il peut être plus sec et « tapant ».
Après le Dévaloir, vous passez sous un pont et choisissez à nouveau le passage à gauche, en restant vigilant aux possibles embâcles qui peuvent s’accumuler dans ces zones plus étroites. Les deux bras se rejoignent rapidement, et vous continuez pour passer sous un deuxième pont.
Le Dévaloir marque également la fin de l’arête sur laquelle il est posé le village de Saint Benoit, les rochers qui dépassent sont les restes du rocher plus dur qui a été érodé par la rivière au fil du temps…
Dans le sapins
Après le deuxième pont, la suite devient plus calme : les rapides majeurs sont derrière vous. La descente reste rythmée par des rapides moyens à petits, et la vallée change de couleur, passant des feuillus aux tons clairs ou rougeâtres aux sapins d’un vert plus foncé.
Quelques rapides plus intéressants offrent la possibilité de s’entraîner à esquimauter ou à surfer sur une ou deux petites vagues, selon le niveau d’eau. Aucun danger particulier n’est à signaler, hormis la présence possible de branches ou d’arbres coincés sur les bords. La route est un peu plus éloignée, mais certains sentiers empruntés par les baigneurs d’été permettent d’y accéder en rive gauche en cas de besoin.
Vers la fin, attention à quelques blocs en ciment sur la rive gauche. La rivière commence à s’élargir, et la vue s’ouvre sur les pentes du Vercors en face. Quelques centaines de mètres plus loin, vous arriverez au pont de la D157, où il est possible de sortir pour remonter à la route. Sinon, poursuivez encore quelques centaines de mètres pour enchaîner sur la Drôme, dans la section entre Vercheny et Saillans. Après le deuxième pont la suite est plus calme, vous avez passé les rapides majeurs. Il reste une descente rythmée par des rapides moyens a petits et la vallée change un peu de couleur, en passant des feuillus aux tons claires ou rougeâtres aux sapins d’un vert plus foncée.
Informations Essentielles
Niveaux d’eau
Il n’y a pas de jauge sur la X, mais sur Riverapp, une extrapolation des niveaux de la Drôme permet de se faire une bonne idée de la navigabilité du parcours. En général, il faut compter 25 à 30 m³/s sur la Drôme pour tenter la Roanne.
Cette extrapolation peut toutefois être faussée selon la répartition des pluies sur les différents bassins versants : la Drôme peut être en crue à cause des précipitations sur le Vercors ou sur les bassins versants au nord.
Une manière de se rassurer est de vérifier les niveaux de l’Eygues. Si la Drôme et l’Eygues sont en conditions, il y a de fortes chances que la Roanne soit également navigableLa vérification finale se fait sur place : depuis le pont de la D157, qui traverse la fin du parcours, si la rivière est navigable à ce niveau, elle le sera également en amont sur la section décrite ici, qui est globalement plus étroite.
- Distance packraft : 7 km / cl III (IV-)
- Saison: Automne/hiver/printemps (fortes pluies/fonte de neiges)
- Niveau d’eau : Voir explication, jauge de la Drôme
- Fichier .kml : cliquez ici !
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